Lire et Ecrire, c'est s'evader
Aussi loin que je puisse me rappeler, j’ai toujours eu ce besoin de créer.
Je pense qu’on dépasse même « l’envie », ça a toujours été « vital » de pouvoir m’exprimer d’une manière ou d’une autre, de pouvoir se libérer, de transmettre, de convaincre.
Je pense qu’on a tous assisté à une interview pompeuse ou à un cours de français peu inspiré où on nous a bassinés avec le côté Cathartique de l’art. Derrière le cliché de l’artiste torturé ou de l’analyse de psy de comptoir je pense qu’il se cache une réalité.
Parfois il est plus simple de créer que de parler. Je pense que ce besoin primaire puise ses origines dans ce constat, l’art existe là où la parole est trop difficile, dangereuse, venimeuse ou tout simplement impossible.
Ça s’est manifesté chez moi de très diverses manières. Comme j’ai pu le dire dans la présentation de ma nouvelle activité, les mots sont devenus très rapidement une manière de me démarquer, de mettre un masque ou au contraire parfois d’enlever le mien. On dit parfois que les enfants uniques doivent trouver à s’occuper plus vite et que ça se concrétise généralement par un boost d’imagination. J’imagine qu’il y a un peu de ça me concernant.
Lire et écrire, c’est s’évader. C’est voyager, construire, détruire et tout maîtriser en un instant.
J’ai rapidement eu cette soif de découverte, d’univers fantastiques et d’évasion.
Et dieu sait que j’ai pu dévorer des tas et des tas de livres pour m’abreuver de toutes ces couleurs fantastiques, de ces mots exotiques et constituer ainsi ma propre palette.
Les mots c’est fantastique, ça tient dans la tête et ça ne coûte pas un rond, tout ce qu’un gamin peut rêver pour s’amuser partout et en toutes circonstances.
Les mots ce sont un peu comme des gens, il y en a des gentils, des grognons, dès qu’on a du mal à cerner, certains qui nous font peur ou au contraire qui nous attirent. Les mots ont leur petit caractère.
Parfois ils viennent tout seuls, on doit presque les forcer à s’arrêter. Une fontaine d’idées presque intarissable, un fleuve de couleurs, de personnages, de sentiments.
Ils veulent tout dire d’un coup, sans détour, une vraie cascade, brute, directe, inarrêtable.
Et parfois c’est l’inverse, il faut les amadouer, les tordre un petit peu, négocier, leur faire les yeux doux. Félins, prédateurs méfiants, ils se terrent bien au chaud dans votre cerveau et attendent leur heure. Il faut arriver à trouver le déclic, l’idée de départ, l’appât. Celle qui va tout débloquer et provoquer l’arc-en-ciel.
Si je peux faire un parallèle avec quelque chose que nous connaissons tous c’est bien les LEGO. Ces petites briques anodines colorées qui débutent orphelines et peuvent (après un peu de patience et de dextérité) devenir un palais ou un vaisseau spatial. C’est la métaphore parfaite du petit rien qui fait les grands tout.
Je vous conseille d’ailleurs sur ce thème le film la grande aventure Légo de 2014 qui met avec beaucoup d’humour ce besoin de création et comment elle est souvent un rempart face à l’adversité. Le film a en plus plusieurs degrés de lecture et regorge de références Pop qui devraient faire plaisir aux petits comme aux grands. (et oui il y a Batman, sisi cherchez bien)
Après toutes ces péripéties littéraires, le sourire aux lèvres, j’avais compris, je venais de découvrir le pouvoir des mots, leur capacité à être aussi bien un vrai Stabilo à émotions qu’un boulet de démolition. D’un petit coup de voyelles et de consonnes on pouvait convaincre, sublimer ou décourager. Tout était là, entre nos petites mains potelées, tous ces petits caractères malicieux qui n’attendaient qu’à prendre vie. Il ne restait plus qu’à savoir ce que je voulais en faire.
Apporter l’ombre ou la lumière, la garder secrètement pour moi ou la diffuser ?
C’est évidemment ce deuxième choix que j’ai fait. Celui de vouloir mettre en avant, celui de faire connaître et de partager. Quel plaisir d’écrire sur un sujet qui nous tient à cœur, de pouvoir faire naître l’intérêt ou l’émotion suite à ce que j’ai pu écrire, pouvoir faire découvrir des choses, des artistes, des savoir-faire.
Tout est question d’opportunités, il faut souvent être là au bon endroit et au bon moment et parfois nous ne sommes qu’à un clic, qu’à un mot, qu’à une lettre de rentrer dans la vie de quelqu’un et de pouvoir changer les choses.
Depuis ce jour, c’était décidé, j’avais trouvé mes armes, la plume comme épée et l’encre comme bouclier.
Restait à savoir au service de qui et de quoi j’allais bien pouvoir mettre cette flamme qui m’anime, des volontaires ?
Hello, merci pour ces quelques lignes, de livrer un peu de ton Être via ces « articles » très bien écrits…. C’est très inspirant !